En février 2021, l’Office fédéral de l’environnement a défini la méthode de mesure des rayonnements des antennes de téléphonie mobile de cinquième génération, la fameuse 5G, de manière à garantir l’innocuité de ces ondes, selon les connaissances scientifiques actuelles. Comme on pouvait s’y attendre, les adversaires les plus acharnés de cette technique n’y ont vu qu’une astuce « factice » et un « tour de passe-passe » inacceptable.
Or parallèlement, depuis une quinzaine d’années, la radio en modulation de fréquence (FM) s’est doublée d’un réseau DAB+. En 2023, la traditionnelle FM sera totalement abandonnée en Suisse, au profit du DAB+.
Tout comme la 5G, le réseau DAB+ est constitué d’un rayonnement électromagnétique modulé numériquement. Tout comme la 5G (ou même mieux), le DAB+ couvrira la totalité du territoire suisse. Cerise sur le gâteau, le DAB+ utilise des fréquences environ deux fois plus élevées que celles de la FM. Et pourtant…
A-t-on assisté à des manifestations de rue contre le DAB+ ? A-t-on vu fleurir des slogans STOP DAB+ ? Des initiatives fédérales ont-elles été déposées pour empêcher le déploiement du DAB+ ? Les Médecins en faveur de l’Environnement (MfE) ont-ils lancés des appels contre le DAB+ ? A-t-on entendu des électrosensibles se plaindre du DAB+ ? Un homme politique genevois a-t-il exigé, comme pour la 5G, une « preuve scientifique irréfutable » de l’innocuité du DAB+ ? (Un bel oxymore, en vérité, puisque le propre d’une conclusion scientifique, c’est justement d’être accessible à la réfutation. Il n’y a que les superstitions qui soient irréfutables.)
Eh bien non, rien de tout cela ! Avec le DAB+, tout va bien, tout le monde est content.
Où l’on voit que cette focalisation obsessionnelle contre la 5G relève moins de l’électromagnétisme que de la psychiatrie.