Guerre à l'ancienne

Le concept de « crime de guerre » sous-entend que si vous faites la guerre gentiment, ça peut aller, mais faut pas exagérer ! S'agissant de la guerre en Ukraine, c'est à peu de chose près ce que disait Florence Hartmann, spécialiste de la justice pénale internationale, dans un débat radiophonique du 11 octobre 2022 : « La guerre n'est pas interdite, mais il y a une obligation de faire la guerre selon les règles », autrement dit sans viser la population.

Cette conception date à l'évidence d'une époque où la guerre était une joute virile, consistant à confronter deux troupes de mâles impatients d'étaler leur bravoure au champ d'honneur. Une guerre correcte : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »

Guerre moderne

Aujourd'hui, la guerre c'est le brouillage des moyens de communication, ce sont des sabotages d'installations critiques confiés à des entreprises privées, des informations mensongères distillées par tous les canaux disponibles, des attentats sous-traités à des groupes terroristes, la neutralisation des systèmes informatiques par des rayonnements électromagnétiques, le piratage des logiciels de contrôle et de commande, l'entrave à la distribution de biens vitaux, l'intrusion dans les processus démocratiques par la corruption ou encore le soutien à des mouvements subversifs, etc.

Analyse

Un rapport de 152 pages du gouvernement suisse le précise clairement : aujourd'hui le but de la guerre est de causer le maximum de dommages matériels, physiques, psychologiques, sociaux, économiques et politiques afin de « déstabiliser et de paralyser un État et une société, en évitant le plus possible d'engager ouvertement des moyens militaires ». Dans ces conditions, la distinction entre civils et militaires devient complètement burlesque.

Conclusion

Il n'y a pas de crimes de guerre; la guerre est un crime.