Beaucoup de consommateurs utilisent l’application Yuka : en scannant le code barre d'un produit (alimentaire ou cosmétique), vous obtenez la note attribuée par Yuka au produit en question, une note allant de 0 à 100%. Le cas échéant, les additifs nocifs sont signalés et des alternatives plus saines sont proposées pour le type de produits que le consommateur souhaite acquérir.
Ainsi, les utilisateurs de cette application cherchent surtout à savoir ce qui est bon ou mauvais pour leur santé. Mais en réalité, la note note attribuée par Yuka agrège des critères complètement hétérogènes. Le cas du sel est exemplaire à cet égard.
Premièrement, Yuka a décidé qu’aucun sel ne peut obtenir une note supérieure à 50%. Cet a priori est justifié par le fait qu’« aujourd’hui, on en consomme plus du double de nos réels besoins ! »
Où l’on découvre que la note de Yuka ne mesure pas seulement la qualité du produit mais également les habitudes, plus ou moins bonnes, de ceux qui l’utilisent. En résumé, le sel est mauvais parce qu'il contient trop de sel !
Secondement, Yuka sanctionne le sel des mines, car il est extrait « par des processus très énergivores », alors que le sel de mer « est extrait de manière naturelle ». Et de recommander le sel de Guérande, plutôt que le sel des Alpes.
Où l’on découvre que la note de Yuka mesure également l’énergie consommée à la production, mais toutefois sans tenir compte du transport : Lausanne se trouve à 50 km des mines de sel de Bex, mais à 875 km de Guérande, charmante bourgade de Loire-Atlantique.
Tant qu’à faire, pourquoi ne pas y ajouter des critères sociaux ? À quand le produit mal noté par Yuka, parce que les employés qui l’emballent sont insuffisamment payés ?!
J'accorde 20% de confiance à Yuka.