En réponse à la vague de pédophilie qui déferle sur l’Église catholique, certains préconisent l’abandon du célibat « obligé » des prêtres. Pourtant, le vrai problème n’est nullement celui du célibat, mais bien celui de la chasteté « obligée » ; cette haine du plaisir, commune à plusieurs religions, et que l’on qualifiera sans hésiter de « contre nature » (pour reprendre une expression que l’Église catholique affectionne particulièrement, mais qu’elle utilise en général à moins bon escient).
Je connais des célibataires sexuellement épanouis et des maris frustrés. La possibilité donnée aux prêtres de se marier ne résoudrait donc rien ; et cela d’autant moins que, selon la doctrine vaticane, le mariage ne donne pas le droit de s’envoyer en l’air à volonté. Cette pratique ne reçoit la bénédiction divine que dans les strictes limites de sa fonction procréatrice.
Le curé voudrait faire deux enfants à sa légitime épouse ? Il aura droit à deux copulations fructueuses, ce qui ne suffira peut-être pas à la pleine satisfaction de ses besoins. Après quoi, toute méthode de contraception étant sévèrement proscrite, il retrouvera les affres de la chasteté et, dans la prière, une hypothétique consolation.